2019 : Sida, il est temps de l’éradiquer !

Cette année, au mois d’octobre, a eu lieu à Lyon, la réunion du Fonds Mondial de lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme, avec des promesses de dons de la part des gouvernements entre autres de 14 milliards de dollars sur 3 ans pour éradiquer ces maladies.

Derrière ce chiffre, qui peut paraître énorme, se cache pourtant une grande diversité des situations selon les régions du globe, flambée du VIH en Europe de l’Est et en Asie Centrale, baisse en Europe de l’Ouest, en Amérique du nord, épidémie forte mais contenue en Afrique Australe et de l’Est alors qu’elle ne faiblit pas en Afrique de l’Ouest. L’épidémie du Sida est loin d’être terminée, sans les moyens financiers et techniques actionnés par les gouvernements.

En 2018, en France, 6200 personnes ont découvert leur séropositivité, un nombre en baisse certes depuis quelques années mais, si l’on y regarde de plus près, certaines catégories de populations y échappent notamment les femmes hétérosexuelles nées à l’étranger ainsi que chez les hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes (HSH) nés à l’étranger. Le nombre de diagnostics tardifs ne réduit pas, laissant le temps au VIH de fragiliser les corps et permettre à d’autres pathologies de s’immiscer.

Pourtant, en France, des solutions, supplémentaires au préservatif existent, comme le TasP ou la PrEP, qui ont fait leurs preuves. Si celles-ci ont permis une diminution de ces contaminations, il reste encore trop de personnes séropositives qui s’ignorent alors que l’augmentation du nombre de dépistages est trop faible et que les dispositifs sont soit saturés comme en Île-de-France, soit sous-dotés dans certaines régions.

Un effort doit être fait pour inciter les personnes à se faire dépister systématiquement et pourtant aucune campagne d’incitation n’a été lancée par le Ministère de la santé et son organisme Santé Publique France. On peut noter quand même la campagne « Au labo sans ordo » lancée par Vers Paris sans Sida, pour réaliser un test gratuit et sans rendez-vous dans un laboratoire d’analyses en regrettant que pour le moment celle-ci soit valable et visible qu’en Ile de France et dans les Alpes Maritimes.

Cette année, l’Inter-LGBT (tout comme en 2018), souhaite rappeler la nécessité d’une véritable politique sociale et de santé publique, notamment à destination des populations prioritaires : PvVIH (Personnes vivant avec le VIH), gays et HSH, migrant·e·s d’origine sub-saharienne et d’autres régions, personnes trans, travailleur·se·s du sexe, ou usager·ère·s de drogues.

 Si nous reprenons exactement les mêmes mots que l’an passé c’est que, depuis un an, rien n’a été fait, en dépit de belles paroles. Au contraire, la CSS (complémentaire Santé solidaire), fusion de la CMU-C et de l’ACS et la réforme de l’AME va mettre encore plus de personnes en danger notamment les migrant·e·s, la pénalisation des clients des travailleur·se·s du sexe qui intente à la sécurité et la santé de celles-ci n’est pas abrogée, l’hôpital public est en carence.

C’est pour toutes ces raisons que l’Inter-LGBT participera au Village Inter Associatif qui aura lieu Place de la République à Paris de 12h00 à 16h00 puis à la manifestation qui partira du même endroit.