Entrée du mot « lesbophobie » dans le dictionnaire : une étape historique contre les violences lesbophobes

COMMUNIQUE DE PRESSE DU 28 MAI 2014

Symbole femmesL’Inter-LGBT se réjouit de l’entrée du mot « lesbophobie » dans la nouvelle édition 2015 du Petit Robert et salue une décision éditoriale historique prenant enfin en compte les réalités de la société et les violences faites aux femmes.

Cette revendication lesbienne et féministe aura enfin abouti après près d’une quinzaine d’années de mobilisation des associations. Créé en 1998 par la Coordination Lesbienne en France (CLF) en réaction à l’invisibilisation des lesbiennes dans la société et à l’invisibilisation des violences à leur encontre, le mot « lesbophobie » se définit comme la conjugaison du sexisme et de l’homophobie en direction des femmes dont l’homosexualité est réelle ou supposée (femmes ne correspondant pas aux normes de féminité imposées par les stéréotypes de genre).

Parce que ce qui n’est pas nommé n’existe pas, il était primordial de nommer cette violence pour pouvoir la combattre. La reconnaissance officielle du mot « lesbophobie » permettra ainsi la reconnaissance même de cette violence spécifique à l’encontre des lesbiennes. En effet, dans notre société hétéropatriarcale où l’hétérosexualité est la norme, les lesbiennes sont doublement discriminées. En tant que femmes et en tant qu’homosexuelles, elles rencontrent sexisme et homophobie. Malgré leur réalité, ces violences sont trop souvent niées, oubliées et invisibilisées. Elles surgissent à divers degrés :

  • Ignorance, négation, moqueries, harcèlement, insultes, discriminations, lesbophobie intériorisée (= mépris de soi et des autres lesbiennes) ;
  • Agressions physiques ;
  • Viols correctifs (pour « punir » les lesbiennes de leur orientation sexuelle ou les « ramener » à l’hétérosexualité) ;
  • Meurtres ;
  • Peines de prison, peine de mort (dans les pays où l’homosexualité est pénalisée).

L’Inter-LGBT salue également l’intégration des mots « hétéronorme », « masculinisme » et « féminicide » dans la présente édition, permettant la reconnaissance d’un système patriarcal qui entretient la domination des hommes sur les femmes et les violences à leur encontre. Nous souhaitons que cette excellente initiative du Petit Robert puisse être suivie par les autres dictionnaires ainsi que par l’Académie Française. Toutefois, nous regrettons que les mots « biphobie » et « transphobie » n’aient toujours pas été intégrés. Les violences à l’égard des personnes bisexuelles et trans sont ainsi encore invisibilisées, alors qu’elles doivent être reconnues pour être combattues.

Amandine MIGUEL, porte-parole de l’Inter-LGBT chargée de la Visibilité Lesbienne

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Contact presse : Aurore Foursy – presse@inter-lgbt.org – 07 71 08 68 45

P.-S. A propos de l’Inter-LGBT

L’Interassociative Lesbienne, Gaie, Bi et Trans, créée sous le nom de Lesbian & Gay Pride Ile-de-France en 1999, est une Association loi de 1901, membre du Réseau d’Assistance aux Victimes d’Agressions et de Discriminations, de la Coordination Interpride France et de l’ILGA Europe. Regroupant près de 60 associations françaises lesbienne, gaie, bi et trans, l’Inter-LGBT a pour but de lutter contre les discriminations fondées sur les mœurs, l’orientation sexuelle ou l’identité de genre, dans le cadre de la promotion des droits humains et des libertés fondamentales. L’Inter-LGBT organise chaque année la Marche des Fiertés lesbiennes, gaies, bi et trans, le Printemps des Assoces (conférence et salon) et d’autres interventions publiques ; elle participe au dialogue politique et social ; elle soutient des projets inter-associatifs et favorise à la fois la visibilité des associations LGBT et l’émergence d’une stratégie collective.