International

Rainbow flagDROITS DES PERSONNES LGBT À L’INTERNATIONAL , UNE ANNÉE MITIGÉE .

À l’international c’est le contraste entre des régressions terribles et des victoires éclatantes qui caractérisent l’évolution des droits des personnes LGBT cette année. À croire que partout, le progrès de nos droits s’accompagne d’une opposition toujours plus violente et radicalisée.

En Irlande le mariage est désormais ouvert à tous les couples. Malte a prononcé la fin de la stérilisation forcée des personnes trans et le référendum Slovaque définissant le mariage comme l’union d’un homme et d’une femme fut un échec. À l’inverse, des États comme le Tchad et la Russie ont choisi l’hostilité à l’encontre des personnes LGBT, et ont mis en place un climat de méfiance, de dénonciation et de violence à l’égard de leurs nouveaux boucs émissaires.

Aujourd’hui l’homosexualité est pénalisée dans 76 États ; 12 d’entre eux peuvent condamner à la peine de mort ; les pays qui n’imposent pas la stérilisation aux trans sont encore largement minoritaires.

Dans plusieurs États d’Europe et des États-Unis, des mouvements anti-LGBT sont mobilisés dans une bataille juridique pour rendre le mariage pour tout-e-s inconstitutionnel. En Afrique du Sud, seul État africain à avoir le mariage pour tou-te-s, lesbiennes et bisexuelles font l’objet de viols dits « correctifs » pour les « punir » de leur orientation sexuelle et les « ramener » à l’hétérosexualité. Rares sont les endroits où l’accès des personnes LGBT aux droits les plus élémentaires tels que la santé, l’éducation, l’asile ou le vote ne sont pas quotidiennement bafoués.

Notre combat, c’est celui de faire reconnaître que les droits humains valent pour tou-te-s, quelle que soit l’orientation sexuelle ou l’identité de genre. C’est le sens d’une résolution du Conseil de l’Europe concernant les droits des personnes trans qui a suscité cette année un immense espoir.

L’espoir nous vient aussi de toutes les communautés LGBTI militantes, de Russie, du Moyen-Orient, de Tunisie ou d’Inde, mobilisées pour soutenir celles/ceux qui subissent discriminations et violences.

L’engagement de la France pour les droits humains ne peut pas être une variable d’ajustement de la politique internationale de notre pays. La France et l’Union Européenne doivent assumer leur responsabilité et accroître leur action internationale pour le respect des droits fondamentaux, afin de soutenir les combats des communautés qui luttent, sur place, pour permettre un changement réel et durable.

Nos revendications :
- Agir pour l’abolition, et en toutes circonstances, de la répression des personnes en raison de leur orientation sexuelle et/ou de leur identité de genre ou de leurs pratiques homosexuelles entre adultes consentants.
- Soutenir les initiatives de l’ONU et du Conseil des Droits humains visant à la dépénalisation universelle de l’homosexualité.
- Veiller à ce que la France agisse par son réseau diplomatique central, et local, sur le plan international pour protéger les initiatives et les défenseur-e-s des droits humains en particulier celles/ceux militant pour les droits des personnes LGBTI.
- Rester à l’écoute des demandes locales ; reconnaître la lutte contre les violences policières comme l’une des priorités et soutenir l’empowerment des communautés LGBTI locales.
- Veiller au respect du droit d’asile pour les personnes risquant d’être persécutées en raison de leur orientation sexuelle, réelle ou supposée, et/ou de leur identité de genre. Laisser à l’OFPR A le temps nécessaire à l’évaluation des demandes, ne pas décider de la vulnérabilité des demandeuses/eurs dans la précipitation.
- Réclamer l’arrêt immédiat et sans condition des expulsions de migrant-e-s séropositives/tifs.
- Veiller à la reconnaissance complète des couples binationaux dans le cadre de la loi sur le mariage et l’adoption pour les personnes de même sexe et à la délivrance effective de visas le cas échéant.
- Veiller à ce que les femmes lesbiennes et bisexuelles soient visibles et prises en compte dans les programmes internationaux de soutien aux femmes, plaidoyer auprès des institutions françaises et mondiales pour que l’expression « droits humains » remplace « droits de l’Homme ».