Élections Européennes : Votons pour faire progresser les droits humains.

Les élections Européennes du 26 mai prochain sont un moment clef pour les droits et libertés fondamentales en Europe. Le rôle de la France, qui détient le plus de sièges après l’Allemagne, est essentiel. L’Inter-LGBT appelle donc les électrices et les électeurs à se mobiliser massivement pour que les droits humains puissent progresser dans tous les pays lors de la prochaine législature.

 

Une élection pour faire face aux menaces qui pèsent sur les droits des personnes LGBTI+ en Europe.

Comme le montrent les rapports de l’ILGA Europe (International Lesbian, Gay, Bisexual, Trans and Intersex Association), la situation des personnes LGBTI+ en Europe est toujours très inégale, et les différences tendent même à s’accentuer entre une Europe du Nord et de l’Ouest où certains droits progressent et d’autres pays où le quotidien est de plus en plus complexe.

Plus largement, l’Inter-LGBT s’inquiète de la montée des extrêmes droites en Europe et du recul des libertés fondamentales dans de nombreux pays qui impactent les droits des femmes et de différentes minorités, rendant le travail des ONG de plus en plus difficile. C’est notamment le cas de la Pologne, de la Hongrie ou de l’Italie qui refuse malgré les injonctions européennes à garantir aux partenaires homosexuel·le ·s non-européen·ne·s les mêmes droits que leurs homologues hétérosexuel·le ·s.

En France, malgré un plan d’action du Gouvernement, les personnes LGBTI sont toujours victimes de violences et de discriminations et les témoignages de LGBTphobies ne cessent d’augmenter.

Dans ce contexte, le rôle du prochain Parlement européen sera double : éviter le recul des droits des minorités mais aussi être l’institution capable d’instaurer une impulsion dans les pays où les droits stagnent depuis bien longtemps.

 

Un paysage politique français qui se polarise entre un camp progressiste et un groupe conservateur.

Comme lors des précédentes élections, le paysage politique français est marqué par une grande opposition entre les partis nationalistes et la droite d’une part, et la gauche et le centre d’autre part. En effet, dans le cadre de cette élection, l’Inter-LGBT a examiné la position des différentes grandes listes, en prenant en compte leur programme et le vote des député·e·s sortant·e·s mais aussi leurs positions lors du débat sur les enjeux LGBTI et féministes en Europe, qu’elle a organisé. Enfin, nous avons regardé quel·le·s candidat·e·s ont signé la charte d’engagement de l’ILGA Europe dont nous avons endossé le plaidoyer. La France s’est illustrée en ayant à ce jour le plus de candidat·e ·s ayant signé cette charte.

 

Les partis de gauche ont clairement pris position. Nous nous réjouissons que les listes de gauche se soient engagées lors du débat à collaborer pour faire avancer les droits humains et refuser la nomination de Commissaires européens hostiles. Les nombreuses signatures de la charte reflètent la diligence de ces partis à répondre à nos invitations à débattre et la richesse de leurs propositions. Certains partis comme La France Insoumise et le Parti communiste se distinguent par l’exhaustivité de leurs propositions concernant la communauté LGBTQI+ dans leur programme. En revanche, Envie d’Europe (PS/Place publique/Nouvelle Donne/PRG) Europe Écologie Les Verts et Génération.s. ont fait des déclarations plus que des propositions concrètes, mais ces deux derniers ont avancé d’intéressantes idées d’action lors du débat. Tou.te.s les candidat·e·s de la liste la Renaissance (La République En Marche/MoDem/Agir/Mouvement Radical Social-Libéral) ont signé et un représentant est venu au débat. Nous avons cependant certaines réserves sur leur engagement, suite à des déclarations et écrits de la tête de liste, mais aussi face à leurs positions sur les questions de migrations qui impactent directement les personnes LGBTI fuyant les persécutions.

Les député·e·s sortant·e·s de ces listes (sauf un sur la liste Renaissance), et leurs groupes européens ont généralement largement voté toutes les mesures en faveur des droits humains lors de la précédente législature.

Nous sommes en revanche extrêmement déçu·e ·s de l’attitude des partis de droite. Malgré nos invitations, l’UDI et les Républicains ne se sont pas rendus à notre débat organisé lors de ces élections, et les représentant·e·s de ces partis refusent aussi de signer la charte de l’ILGA à l’exception d’une candidate de l’UDI. Nous espérons que cette posture ne se traduise pas par des engagements hostiles aux droits humains au sein des groupes du PPE comme ce fut le cas lors des dernières législatures.

L’Inter-LGBT s’inquiète également de la multiplicité des listes d’extrême droite dont les propos et les programmes concernant les minorités mettent en danger les bases humanistes sur lesquelles s’est construite l’Europe. Nous tenons ainsi à rappeler que les représentant·e·s de l’extrême droite se sont systématiquement opposé·e·s aux votes permettant de renforcer les droits et libertés fondamentales lors de la dernière législature.

L’Inter-LGBT invite donc à aller voter lors de ces prochaines élections et souhaite rappeler l’importance que la protection de tout·e·s est un idéal européen qui doit encore être conquis. Il est donc important d’envoyer le 26 mai prochain des député·e·s Français·e·s capables d’entraîner le reste de l’Europe dans une spirale vertueuse où les droits et libertés de chacun·e ·s seront renforcé·e·s.

 

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