Liberté d’avoir recours à l’IVG mais pas pour tous·tes !

Liberté de recourir à l’interruption volontaire de grossesse dans la constitution :  les personnes trans et intersexes ne sont pas une variable d’ajustement ! »

L’inter-LGBT aimerait pouvoir se réjouir du vote des deux chambres parlementaires du projet de loi Constitutionnelle garantissant « la liberté » de recourir à l’IVG.

Pourtant, nous ne le pouvons pas, puisque que ce texte, déposé par le gouvernement, exclut de fait, en faisant mention au terme  » femme », toute personne pouvant porter un enfant, mais n’ayant pas un état civil féminin.

Cette formulation, bien que le gouvernement s’en défende, n’est pas anodine ou « inclusive » comme cela est prétendu. Elle est la reprise exacte d’un amendement déposé, en son temps, par Aurore Bergé suivant ainsi les conseils d’influenceuses transphobes soutenues par l’extrême droite, ce dont elle se félicitait publiquement.

Après avoir exclu les personnes trans et intersexes du droit d’accéder à la PMA, le gouvernement et la majorité présidentielle persistent à nier les droits et l’existence même de toutes les personnes trans, intersexes ou non-binaires qui ne se reconnaissent pas dans la case « femme » de l’état civil.

Alors que les personnes LGBTQIA+ sont constamment dénigrées, humiliées, discriminées, voire accusées d’extrémisme ou niées, l’Inter-LGBT est choquée de voir que les parlementaires « de gauche » à l’Assemblée Nationale ont préféré retirer leurs amendements au nom du compromis pour ne pas gêner les forces réactionnaires anti-trans.

Cette stratégie visant à faire voter « coûte que coûte » ce projet de loi est l’illustration de nier les droits des personnes intersexes et trans qui sont les plus fragiles d’entre tous. C’est bien pour cette raison que c’est à elles qu’une loi constitutionnelle aurait dû aussi s’adresser.

Certes, le gouvernement assure que cette réforme constitutionnelle bénéficiera « à toute personne ayant débuté une grossesse, sans considération tenant à l’état civil », mais à condition de croire à cette parole venant d’un gouvernement qui n’a eu de cesse de renier sa parole, quelle serait l’interprétation qu’en ferait une autre majorité, encore plus ségrégationniste ?

L’inter-LGBT réaffirme que toute invisibilisation constituerait un nouveau recul historique, mettant ainsi les personnes concernées dans une stérilisation sociale en opposition de la loi de 2016 sur le changement d’État Civil.

Bien que la France s’honore dans une garantie majeure pour les femmes, nos droits et nos existences ne sont pas une variable d’ajustement. L’Inter-LGBT appelle les personnes concernées à la riposte face à ce nouveau reniement, et les parlementaires au respect du droit à l’autodétermination de genre et à reprendre une formulation plus inclusive.